Les terres d’Arran

On dit bien souvent que les elfes sont les seconds enfants du dieu Arran, venus au monde peu après les dragons et bien avant les hommes. Même si les nains, les fils et filles du dieu Yjdad réfutent bien volontiers cette thèse. Reste que les terres d’Arran sont intrinsèquement liées aux peuples et civilisations qui l’ont conquise à travers les âges.

Aujourd’hui les hommes ont à leur tour dompté ces territoires et règnent sur des villes, des royaumes et des empires, bien souvent au détriment des races dites anciennes tels que les elfes, nains et orcs… Les conflits couvent et bien souvent éclatent entre toutes ces différentes ethnies.

Les guerres territoriales ponctuent la vie des Terres d’Arran. Au sud-est par exemple, dans le royaume Nécromant, une ancienne lignée de mages noirs, qui furent autrefois des humains avant d’être possédés par des âmes démoniaques s’éveillent. Ils cherchent à refonder leur ancien empire et lancent cycliquement leurs troupes corrompues à l’assaut des forteresses-états de l’alliance naine de Danur.

À l’extrême nord de l’Ourann, les conflits entre les forteresses-états naines et les armées de peaux vertes sont presque perpétuels. Bien qu’en large infériorité numérique, les fils d’Yjdad repoussent courageusement les hordes d’orcs, de trolls et autres gobelins venues principalement du sud. Ils parviennent aussi à contenir les nuées d’ogres qui se trouvent à l’est au niveau de la porte des Grav. Sans parler de leurs cousins les nains d’Ufgrim et leurs armées d’ogrelins (chimères d’ogres et de gobelins) qui dans le secret de leurs forteresses, ourdissent leurs vengeances.

Des empires et des royaumes humains se battent aussi continuellement pour dominer leurs voisins, c’est le cas de l’empire Assanide et de l’empire de Dumn, ou plus à l’est entre le Diggenfald et le Tannhoser. Il faut dire que les haines ancestrales ont la dent dure.

Les elfes ne sont pas en reste et luttent sans cesse pour préserver leurs cités, îles et forêts de la convoitise des hommes. Pour cela, ils privilégient différentes approches. Les elfes blancs cultivent le mystère autour de leurs îles, les elfes bleus usent plutôt de diplomatie, alors que les elfes sylvains préfèrent instiller la peur envers ceux qui convoitent leurs forêts… Mais finalement et quelles que soient les méthodes employées, ils sont bien souvent obligés de prendre les armes et défendre chèrement leurs modes de vie.

Des menaces oubliées ressurgissent du passé, cherchant pouvoir, vengeance ou simplement la domination. Comme les Fléaux, d’immenses titans aussi hauts que des montagnes se réveillent à nouveau, provoquant des désastres à la hauteur de leur incommensurable puissance. Ou des elfes noirs, tel qu’Ulronn, le créateur du crystal bleu qui ourdit le massacre d’elfes bleus dans le seul but de s’emparer de l’artefact qu’il a créé. Ou bien encore la nécromancienne Lah’saa qui répandra ses hordes de goules du nord au sud d’Arran, transformant peu à peu chaque individu en une créature avide de chair et de sang. Les morts seront légions et après cela, rien ne sera jamais plus comme avant.

D’ailleurs, après le chaos engendré par Lah’saa, quelques mois plus tard, les seigneurs humains les plus importants d’Arran se réuniront lors du concile des cent. Ils déclareront la magie trop dangereuse pour être laissée aux seules mains des mages. Ils promulgueront une loi qui exhorte tous les pratiquants de la magie à se recenser et à œuvrer sous la tutelle d’un seigneur qui leur sera désigné. Pour assurer et contrôler cette loi, un ordre sera créé : L’ordre des ombres.

Il est évident que les terres d’Arran vivent au rythme de ces conflits, mais il serait réducteur de résumer ces contrées magiques et merveilleuses uniquement à cela. Selon les lieux où l’on voyage, on découvre une flore et une faune diversifiée, des paysages aussi changeants qu’imposants. Que ce soit les immenses forêts primaires d’Orellana et Pamayacu, aussi mystérieuses que dangereuses, ou le vaste désert mortel de Katzan, avec ses ogres et autres fouisseurs des sables… En passant par les îles des elfes blancs, aux grandes tours d’ivoire qui semblent léviter dans le ciel, survolées par d’anciens et vénérables dragons…

Les terres d’Arran ne cessent d’évoluer, de se modifier. Il y a ce projet fou de construction d’une route parcourant les territoires du pays des Vents, reliant les forteresses-états d’Orient aux forteresses-états du nord. Un chantier qui cristallise les tensions au risque de déstabiliser une région qui n’est déjà pas réputée pour être paisible.

Que ce soit les sages elfiques, les grands érudits humains ou les courageux membres de l’ordre des cartographes, nul n’est capable de recenser l’entièreté de toutes les merveilles et légendes de ces contrées. Il y a encore tant de lieux, de peuples et d’histoires à découvrir.

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