Ce général nain est une véritable légende, ses exploits et ses stratégies sont étudiés de nos jours par tous les jeunes poilus de l’ordre du Bouclier. Il est le seigneur de bataille de la forteresse-État d’Arkar’Um et il a servi le roi Bohr, puis le roi Bërark. Vieux cognar irascible et acariâtre, il supporte mal qu’on défie son autorité et attend que chacun de ses ordres soit appliqué à la lettre.
Atteint de la tremble-pierre, il doit faire face à des moments d’absence de plus en plus réguliers. Il se voit sombrer lentement mais sûrement dans la démence. Refusant de mourir comme un vieux sénile incontinent, il s’emploie à planifier une mort honorable qui lui vaudrait de rejoindre la table d’Yjdad en héros, peu importe si quelques poilus doivent y laisser leur vie également. Dans une bataille menée contre les culs-verts, il raccourcit Grug le Vieux, légende parmi les siens. Conscient que sa percée solitaire dans les rangs ennemis n’est qu’un aller simple pour une mort honorable, se préparant à tirer sa révérence, il est sauvé de justesse par Dohan à dos de volant.
Désemparé, Abokar choisit de s’exiler plutôt que de revenir au camp, laissant croire à sa mort. Il prend le nom d’Obor et devient le maître d’un jeune poilu du Bouclier du nom de Ruz, qui l’assiste dans les tâches quotidiennes. Il vit dans une cabane isolée au cœur des montagnes du nord, attendant que la mort vienne le trouver dans l’oubli et la solitude. Mais c’est compter sans Dohan, qui refuse d’abandonner son peuple aux mains des nains d’Ufgrim. Dohan retrouve Abokar dans sa retraite pour lui demander son aide. Finalement, le vieux guerrier malade le suit jusqu’à la forteresse du roi d’Arkar’Um. Là, usant de ses dernières forces et derniers instants de lucidité, il tente de convaincre le roi de suivre son plan pour vaincre leurs ennemis, une stratégie qui inclut son propre sacrifice.
La veille de la bataille, il reste enfermé dans la chapelle du temple, dont il ressort les yeux rougis après avoir mené le plus grand de ses combats : celui qui l’oppose à lui-même. Osant pleurer sur le sort du poilu qu’il est devenu, il meurt finalement en héros dans la plus grande sérénité. Abokar entre dans la légende, considéré par ses pairs comme l’un des plus grands généraux de son époque.