Attention spoiler ! À lire seulement si vous avez lu la série Elfes jusqu’au tome 26 inclus :
C’est un prince guerrier accompli et un illustre chasseur elfe bleu. Il est le fils unique du roi elfe Aamnon. Il forme un duo inséparable avec sa compagne Valamen, l’amour de sa vie. Ensemble, ils acceptent d’escorter Lanawyn en Borduria. Peu de temps après l’arrivée du groupe dans la ville d’Aspen, ils sont pris en chasse par une horde de goules. Il part avec Valamen faire diversion dans les rues de la cité en attirant un maximum de ces monstres sur leurs pas. Durant leur fuite, Valamen glisse et tombe au milieu de la horde. Athé’non lâche flèche sur flèche, mais il sait au fond de lui-même que l’élue de son cœur, son seul et unique amour, est perdue. C’est seul, perché sur le toit enneigé d’une haute masure, qu’il encoche une dernière flèche qui viendra se planter dans la tête de sa bien-aimée. C’est certainement l’acte le plus difficile qu’il ait jamais eu à accomplir. C’est à ce moment-là que l’étincelle qui faisait vibrer son cœur s’est éteinte à tout jamais.
Il pense être vengé lorsque d’une flèche il tue Helyas, l’enveloppe humaine qui véhiculait l’esprit de la nécromancienne Lah’saa, responsable de tous ses malheurs. Il apprend vite de la voix de Nerrom, un orc nécromancien, qu’il n’en est rien. La reine des elfes sylvains, Ora, lui révélera plus tard que, pour annihiler définitivement Lah’saa, il faut aussi trouver et brûler ses reliques.
Par la suite, il accompagne son père Aamnon, à la tête de cinq mille elfes, pour affronter Lah’saa à Kastennroc. Lanawyn l’admire, car malgré son amour à jamais perdu, à aucun moment il ne donne l’impression de se morfondre. Il reste ouvert aux autres et à leurs souffrances, comme si soulager son prochain l’aidait à se sentir mieux. Mais en creusant un peu, Lanawyn comprend que ce n’est qu’une façade et que la seule idée qui rattache son ami à la vie est la vengeance ! Tout le reste, il n’en a cure. Lors de la bataille de Kastennroc, alors qu’il s’illustre au combat au même titre que le célèbre nain Redwin, il est touché par une flèche empoisonnée. Sachant qu’il va mourir, il reçoit la bénédiction d’Aamnon. Son père lui donne une potion permettant de ne plus ressentir la douleur et cela, jusqu’à ce que le poison fasse sa triste besogne.
Il repart au combat n’ayant toujours qu’une idée en tête : venger Valamen. Alors que tout semble jouer en la faveur de Lah’saa, Redwin renverse la donne. Athé’non sent qu’il est temps d’affronter l’abomination. Lors d’un fait d’armes exceptionnel qui restera gravé à jamais dans la légende, il saute parmi les goules, laissant un long sillage de morts sur son passage. Il arrive à atteindre Lah’saa et la décapite. Suite à cet exploit, l’armée des goules s’effondre. Malheureusement, Lah’saa se redresse quelques instants plus tard, démontrant à Athé’non son échec. Dans un élan de rage, il fait tournoyer ses épées, tranchant et décapitant l’ennemi, jusqu’à perdre connaissance sous un tas de cadavres puants.
Longtemps après le départ de Lah’saa, Athé’non reprend conscience. Il est le premier étonné de constater que le poison, issu de la flèche d’un gobelin d’Orethie, ne l’a pas encore tué. C’est son obsession de venger sa bien-aimée qui le pousse à suivre les traces de l’armée ennemie. Mais bientôt le poison commence à faire son office. Il tombe sur des mercenaires orcs et fait cause commune avec eux pour lutter contre une meute de tigres à dents de sabre. Il s’effondre avant la fin du combat. Ora, la reine des elfes sylvains, arrive in extremis pour les sauver. Grâce aux griffons obéissants à Ora, ce nouveau groupe se rend rapidement en Borduria, aux portes d’Aspen, la cité où tout a commencé, là où a péri Valamen.
Ora leur explique qu’ils doivent trouver et anéantir les reliques de Lah’saa. Car en détruisant ses ossements, on peut définitivement mettre fin à ses agissements. Ils se rendent à la crypte de l’Éveil, là où sont entreposés les os de Lah’saa. Pendant qu’Ora se charge des reliques, Athé’non retient des centaines de goules. Tout en décapitant l’ennemi, il voit inlassablement le visage de Valamen suppliant qu’il l’achève, un moment d’éternité figé dans sa mémoire, un instant fugace qui broie tout espoir d’avenir. Même le jour de la mort de sa bien-aimée, il n’a ressenti une telle douleur. Pour lui, Valamen était plus qu’une religion, elle était son lien avec l’esprit universel, avec Arran ! Désormais, ce lien est rompu et il sombre dans une inéluctable mélancolie. Il est prêt à mourir. Mais pas de la main de Lah’saa ou de ses esclaves ! Sa mort, il la choisira !
Après la fin du conflit, il erre longuement, tel un vagabond, déambulant de contrées en contrées, sans jamais réellement en garder le moindre souvenir. Il sillonne ces régions avec le regard lointain d’un revenant, tout simplement parce qu’il est sous l’influence de la kicha, une puissante drogue que les hommes revendent à prix d’or, et qui se consomme sous forme de feuilles. Au début, c’était surtout pour éteindre la douleur, endormir de vieilles blessures, puis finalement pour couper le flot incessant de sa mémoire, et les souvenirs douloureux de son épouse. Il ne ressent alors plus de culpabilité, de douleur, même la notion du temps devient approximative. Mais la kicha a aussi ses effets pervers : il y est devenu accro, il n’est plus que l’ombre de lui-même.
C’est en partie à cause de cette drogue qu’il se retrouve prisonnier du roi de Kasatell. En essayant de voler des marchands pour se payer une nouvelle dose, il se fait prendre et jeter dans les geôles de l’arène de la cité de Kasatell. Là, il fait la rencontre d’Akaryon, un pêcheur elfe bleu, et retrouve d’anciens compagnons d’armes, les orcs Rank et Killrok. Commence alors un combat pour retrouver la liberté, par le biais de jeux de combat à mort dans une arène maudite. À la fin, il reste l’un des derniers survivants de ces jeux avec son ami l’orc Killrok, et regagne sa liberté en tuant le roi de Kasatell.
Malheureusement, Père Océan décide de s’acharner sur cette ville, qui se fait engloutir par un immense raz-de-marée. Emporté dans les tréfonds de l’océan, Athé’non rencontre, pour la troisième fois de son existence, le Raïken-Kahlaal. Cette titanesque créature, surgie tout droit des abysses, vient le sauver et le ramène en surface.
Cette succession d’épreuves permet à Athé’non de redevenir lui-même, une arme forgée par son père Aamnon, roi des elfes bleus !