Orc surnommé Cap’taine, officier de la compagnie du Croc de fer et frère de Grimoire.
Il n’est peut-être pas aussi vif ni aussi costaud que son frère Grimoire, mais il a toujours eu la couenne épaisse. Il ne se couche jamais, même son père avait renoncé à lui mettre des dérouillées. Il disait que lui taper dessus, c’était comme battre une souche. Ce n’est pas qu’il ne sent pas la douleur, c’est plutôt qu’elle le rend encore plus mauvais, plus coriace. Elle lui donne envie de rendre les coups. Autrefois, il vivait dans une riche vallée de Birkanie, leur clan était puissant et redouté dans tout le grand ouest. Une nuit, alors qu’ils étaient encore des morveux, son frère a fait un cauchemar. Il s’est mis à hurler comme un perdu. Il a parlé d’un grand nuage noir, d’une nuée qui dévore les chairs. Il souhaitait que tout le village fuie. Les femelles lui ont ordonné de retourner au lit. Mais Ayraak l’a cru et les deux frères se sont enfuis. Ils ont couru dans la nuit, au hasard, plus terrifiés que jamais. Le lendemain, tous les membres de la tribu étaient morts.
Après la destruction de leur vallée, c’est grâce à Grimoire que le jeune Ayraak avait sa pitance quotidienne. Parfois, son frère trimait, le plus souvent il volait et plus d’une fois, il s’est fait choper et a bien dérouillé, accumulant de sales blessures. Trois ans plus tard, le Khan les a chopés en train de soutirer la réserve de prune de la compagnie. C’est comme ça qu’ils sont entrés dans la compagnie du Croc de fer, à coups de poing dans la truffe. Ils ont arqué à l’intendance, jusqu’à ce qu’ils soient assez gros pour intégrer la troupe.
Par la suite, il est devenu Cap’taine et son frère a été nommé Grimoire. En quelques années, Ayraak alias Cap’taine a su gagner le respect, se faire un nom et devenir un des officiers les plus respectés de la compagnie. Lors d’une mission sur l’île des Céliandes, avec pour objectif de sauver le pathétique rejeton d’un chef de guerre gobelin, il perd ses frères d’armes, seul leur shaman Plume, son frère Grimoire et lui-même s’en sortent.
De colère, il noie le rejeton de Foï-Gorba (chef gobelin) et envoie chier la mission, exprimant son humeur du moment avec ces mots : « Parfois, même pour un orc, ça vaut le coup d’envoyer chier le destin, mon frère. Je suis impatient de retrouver la troupe. Nos pouilleux vont nous manquer, mais la compagnie leur survivra comme elle nous survivra un jour. On vit, on crève, c’est comme ça, on est des orcs, on est des mercenaires, la mort est notre tambouille quotidienne. Mais tant que la compagnie du Croc de fer existe, tant qu’il y a des crasseux pour tenir le rang, alors nous sommes immortels. »