Nain de l’ordre des errants, fils d’Oösram et d’Edalaï. Enfant joueur et capricieux durant les premières années de sa vie, la mort de sa sœur jumelle va le changer. La moitié de son monde disparaît avec ce décès. Il accompagne ses parents dans leur exil forcé. Il est obligé de grandir plus vite que les autres enfants. Son père l’emmène avec lui lorsqu’il propose d’entraîner les nains des Hauts-plateaux désireux de savoir se battre. Il passe du marmouse qu’il était à un redoutable cognard, bien décidé à venger son père et finir ce qu’il a commencé.
Lorsqu’il atteint l’âge de 17 ans, afin de respecter les dernières volontés de son père et être prêt pour le jour où les errants se soulèveraient enfin contre les ordres dominants, il part en quête de liberté et s’exile sur la terre des Ogres. Sept ans plus tard, il y laisse Ganï son amante et décide de retourner vers les terres qui l’ont vu grandir, pour y retrouver sa famille. Mais il découvre que les siens ne veulent pas d’une révolte. Dröh interprète leur aspiration à la paix comme une trahison et un acte d’ingratitude envers le sacrifice de son père.
Il y retrouve également Tana, une bavette auprès de qui il s’était engagé avant son départ. Mais celle-ci commence très vite à lui parler de marmouses, de ferme, de champs à cultiver, tout ce qu’il se sait incapable de lui offrir. Elle le comprend et alors qu’elle vient le retrouver après la soirée de célébration en l’honneur de son retour, ils admirent un dernier coucher de soleil côte à côte. D’un dernier baiser rempli de tendresse, elle efface de son esprit toute trace d’amertume, de tristesse ou de colère et plus que tout, le libère de ses promesses.
Dröh doit à présent trouver que faire de cette liberté retrouvée. Après avoir fait ses adieux à sa mère, il fait voile vers Port-Gris. Il y rencontre à nouveau le recruteur qu’il avait croisé à l’allée. N’ayant plus un seul talion en poche, il intègre le chantier couvert par ce dernier, pour un salaire de misère. Après trois lunes, il y dirige une petite équipe d’une dizaine de courtards et participe à des combats le soir pour arrondir ses fins de lunes.
Les orcs de la région expriment leur inquiétude et leur mécontentement au sujet de la future route qu’ils jugent trop proche de leurs propres territoires. Dröh est choisi par Kaju pour prendre part aux pourparlers avec les tribus culs-vertes de la région. Leurs escapades durent quelques jours, mais il réussit tout de même à avoir un accrochage avec Jafran, un capitaine du bouclier qui les accompagne. À leur retour au camp, un combat de lutte est organisé, durant lequel Dröh l’humilie avant qu’ils ne subissent une attaque de culs-verts. À l’issue des combats, Dröh, sur ordre du capitaine, est attaché à un piquet. Le rejoint quelques jours plus tard une prêtresse orc faite captive après que son époux l’ait lui-même livré aux nains pour s’être opposée à son ordre de guerre. Kaju, le maître du temple avec qui il s’est lié d’amitié, lui apporte une hache en cachette pour qu’il puisse se libérer.
Il s’enfuit alors en compagnie de Kria la prêtresse et se retrouve très vite dans une bataille entre orcs et nains. Ils sont ramenés captifs par la horde d’orcs jusqu’à la vallée de Khans. Ils organisent un duel de champions pour confirmer ou non l’aval des dieux pour prendre une grande décision. Le Khan souhaite combattre les nains en défendant leurs terres, alors que Kria veut l’exil pour protéger leur peuple. Dröh se porte alors volontaire pour devenir le champion de Kria. Pour qu’il puisse combattre sous le regard de leurs dieux, celle-ci lui fait subir l’initiation des guerriers. Un rite au cours duquel l’esprit s’élève au-dessus de la chair et l’âme prend conscience d’elle-même. Jaillissent alors les souvenirs de ses vies passées, en tant qu’orc, hum, gobelin, elfe... Des enveloppes corporelles d’une variété saisissante, mais avec la même fureur au creux de l’âme : la volonté de vivre et mourir par le tranchoir, que la cause soit bonne ou mauvaise. Fort de l’expérience au combat de dizaines de vies, Dröh sort changé de cette épreuve, plus sage, plus fort que jamais.
Son destin ne sera pas scellé par ce combat perdu d’avance. La vallée s’emplira de sang et Dröh désertera cette bataille qui n’est pas la sienne. Il marchera plusieurs jours, sans véritable but, jusqu’à tomber d’épuisement dans un sommeil tourmenté. Passant une dernière fois fleurir la tombe de son père, il accepte sa destinée. Il abandonne les routes qu’il connaît pour marcher vers l’inconnu, priant pour un miracle, espérant que Dröh l’exilé puisse un jour devenir un guide.
Des années plus tard alors que la menace des nains d’Ufgrim s’abat sur Arkar’Um et que le roi fait appel aux errants en échange de quelques avantages, on le retrouvera en guerrier manchot combattre aux côtés de Dohan et de la Légion du Bouclier. Anticipant chacun des gestes de l’ennemi, abattant tous ceux qui croisent sa route. Il sauve d’ailleurs la couenne de Dohan, que celui-ci qualifie du plus grand combattant qu’il lui a été donné de voir.