Avec son tatouage rouge sang sur sa face droite, qui contraste avec ses cheveux d’un blanc neige, ce guerrier aux muscles affûtés n’est pas le genre de lascar auquel on a envie de se frotter. À l’origine, ce n’est pas un orc comme les autres, car généralement, pour un cul-vert, le destin est tracé tout droit dans le sang, les cris et la violence. À dix-sept ans, les jeunes orcs ont déjà tué plus d’une fois et n’aspirent qu’à une seule chose, tailler le cuir de leurs ennemis ! C’est ce que veut la tradition. Mais le jeune Dunnrak ne souhaite que le calme et la quiétude. C’est un jeune orc assez paisible qui cherche la paix, là où son clan et sa famille ne cherchent que le chaos et la guerre.
En pêchant un après-midi, il trouve un médaillon contenant une pierre de prédiction, qui prophétise la mort de son frère Kyrrak. Lorsque l’augure se réalise, il se défait du médaillon, qu’il considère comme responsable de cette tragédie. Les jours suivants, son père, bien décidé à faire de lui un vrai orc, l’oblige à participer à un raid. Il faut bien se l’avouer, Dunnrak n’est pas à l’aise avec cette idée. Lors de l’attaque, il n’arrive pas à trouver sa place au milieu du carnage. Son père, en rogne, finit par lui beugler dessus et jette à ses pieds un homme pour qu’il le tue. Dunnrak hésite mais tout le clan l’observe, il a bien conscience que s’il l’épargne il passe pour un lâche, et chez les orcs cela veut dire être banni au mieux, ou finir en viande froide dans la plupart des cas. Avant de mourir, l’homme du nom de Ronan lui redonne le médaillon que Dunnrak avait précédemment rejeté à la rivière. Et alors que Dunnrak tue l’homme, il décide par remords de chercher la fille de sa victime pour exaucer la dernière volonté du père.
Malheureusement, c’est un traquenard. Il n’y a pas de fille, pas de père, mais seulement des hommes de l’organisation dela Veuve noire. Il n’a pas d’autre choix que de se défendre et combat ces derniers, épargnant seulement un homme du nom d’Omen. Sa clémence, il la paye au prix fort, une leçon qui le changera à tout jamais. Car Omen met en marche un raid contre le village de Dunnrak, tuant tout sur son passage. Quand il découvre, de ses propres yeux, sa famille et son clan décimés, ainsi que son village détruit par les flammes, Dunnrak est anéanti ; il ne pense qu’à se venger. Il reste prostré un long moment au milieu des restes de son passé, devant le cadavre carbonisé de sa mère tenant sa sœur dans ses bras. Un gobelin nommé Hidden, dont il a sauvé la couenne quelque temps plus tôt, lui fait comprendre qu’une vendetta le conduira à une mort certaine. Avec philosophie, il lui dit : « C’est la vie ! Un jour c’est toi qui tues : un autre jour c’est toi qui es tué. Autant tout miser sur la première option. »
Hidden prend Dunnrak, désormais orphelin, sous son aile. Il lui apprend plus d’un tour : à voler, faire les poches sans être inquiété, trouver des maisons vides dont s’emparer des biens, mais aussi à grimper, sauter, s’agripper et courir vite… Pour survivre, ils finissent par rejoindre l’illustre troupe de mercenaires nommée la compagnie du Croc de fer. Les années s’écoulent dans le feu et le sang. Chaque jour, il apprend à se battre. Il devient un guerrier fort et habile, sournois aussi, un de ceux sur lesquels on peut compter pour mener une expédition à bien. En bref, un orc digne de ce nom !
C’est lors d’une expédition avec cette même compagnie, empruntant un vieux sentier nain à travers les montagnes de Nudd, qu’il croise à nouveau des membres de la Veuve noire. Son sang ne fait qu’un tour, et il fait fi de tous les préceptes de la compagnie. Bénéficiant de l’effet de surprise, il en tue cinq, avant qu’ils aient le temps de répliquer, puis ses collègues mercenaires entrent dans la danse et massacrent tout le convoi. Cela déplaît fortement à Ayraak, le capitaine de la troupe, et il le lui fait bien savoir, lui rappelant la mission, qui est d’escorter la princesse Ylian jusqu’à Castel Verdon auprès de son oncle.
Mais pour Dunnrak, les braises de la vengeance se sont attisées et rien ne pourra plus vraiment les étouffer. Après cette mission, Dunnrak reste encore un peu avec la compagnie le temps que les conflits entre l’organisation de la Veuve noire et la compagnie du Croc de fer s’apaisent un peu. Il finit par quitter cette troupe de mercenaires, sentant qu’il a besoin de se retrouver un peu, espérant aussi faire fortune en utilisant sa pierre de prédiction.
Alors qu’il pêche paisiblement au bord d’une rivière dans un bois retiré du reste du monde, il reçoit une visite peu commune, celle du nécromancien Altherat. Ce dernier est le créateur de la pierre de prédiction qui se retrouve systématiquement dans les mains de l’orc. Il lui révèle d’ailleurs comment l’utiliser correctement. Il confie aussi à Dunnrak la liste des principales raffineries de kicha en lui demandant de toutes les brûler, ce qui ravit notre orc qui a une longue histoire avec cette organisation.
C’est ainsi que Dunnrak et son fidèle ami le gobelin Hidden repartent à l’aventure et, petit à petit, tranchent les pattes de l’araignée et coule son économie. Ils fondent même une nouvelle compagnie, composée également d’elfes et de nains, jusqu’à attirer les regards des vils monarques sur leur petite entreprise. Mais ça, c’est une autre histoire !