Attention spoiler - Il est l’apprenti runiste du capitaine Kevoram de l’ordre des Ombres. Il a la guigne chevillée au corps. Il semble qu’il soit aussi maladroit avec la magie qu’avec les personnes du sexe opposé. Après douze jours de voyage en mer, il est à deux doigts de mettre le feu au bateau qui les transporte, en réalisant un simple exercice de magie.
Trois jours plus tard, il arrive enfin à sa destination : l’île d’Iff au sommet de laquelle se trouve le monastère des Dranahn qui est inaccessible, que ce soit par la terre ou par les airs. Pour accéder au monastère, il faut passer par un antique portail runique qui ne s’ouvre que pendant un bref instant et seulement une fois par an. Eragan se retrouve en disgrâce avec son maître, obligé d’effectuer cette mission d’un an dont personne ne veut, et c’est entièrement de sa faute. Car à la suite d’une bêtise qui a mal tourné, trois serviteurs de l’ordre des Ombres ont été gravement blessés et si le connétable Irebor n’était pas intervenu, qui sait ce qui aurait pu se passer.
Eragan et ses compagnons traversent le portail à temps. Au monastère, pour le jeune élève, la vie est douce et ennuyeuse, surtout que le capitaine n’a rien trouvé de mieux que de le coller à l’étude. Il aurait bien joué les fortes têtes, mais on l’a bien prévenu qu’au moindre écart, c’est le capitaine Kevoram en personne qui lui ferait la leçon. Eragan a beau faire le jeune coq effronté, son maître peut se montrer très persuasif quand il est en rogne. Mais pourtant, même avec la meilleure des volontés, il reste un cancre. Son maître semble convaincu qu’il ne fait pas assez d’efforts, mais plus il en fait et moins il comprend ce qu’on attend de lui.
Lors d’une visite à la bibliothèque, alors qu’il cherche Maître Bagdr qui doit l’aider pour sa calligraphie, il tombe sur Dame Leïwa qui essaie à nouveau de l’aider dans la compréhension de ses pouvoirs et, comme sur le bateau lors du voyage aller, c’est une catastrophe : il ravage cette fois-ci une partie de la précieuse bibliothèque. Il est interrompu par son maître qui semble préoccupé et le somme de venir avec lui.
Il constate qu’un moine, un dénommé Shamgo, le clerc qui doit prendre la succession de l’abbé, s’est mis à écrire d’étranges runes tracées avec son propre sang. Tous les témoins peuvent sentir le pouvoir malsain qui émane de ces tracés. Les jours passent et l’enquête du capitaine piétine. Les runes gravées sur le corps du clerc par une seconde personne ne révèlent rien d’intéressant, pas plus que la suite de runes incompréhensibles peinturlurées sur les murs. Finalement, Eragan retourne à nouveau sur les bancs de l’école, à écouter le clerc Eshami débiter ses tirades assommantes… Jusqu’à ce que l’abbé Parceyron le sorte de sa torpeur et lui confie une nouvelle corvée, celle de s’occuper d’Abeyrian, l’ancien abbé du monastère des Dranahn qui a été l’un des plus grands runistes de tous les temps.
Actuellement sur son lit, à moitié desséché, telle une vieille pomme toute flétrie, il semble plus mort que vivant. Avec l’aide de Karem, Eragan doit s’occuper des soins de l’ancêtre, ce qui ne l’enchante guère. Entre deux corvées, Eragan cherche à maîtriser ses pouvoirs et tout le monde semble vouloir l’aider. Ils y vont tous de leurs petits conseils, mis à part son maître Kevoram qui reste en froid avec son jeune apprenti depuis que ce dernier lui a désobéi.
En parallèle, l’enquête se poursuit et Eragan explore une nouvelle piste avec le nain Bagdr, même s’il pense que ce sont plutôt des divagations proférées par l’ancien abbé Abeyrian. Leurs recherches les mènent devant les portes secrètes de ce qui doit être une antique prison magique, protégée par des runes et deux terrifiants golems. Acculés par ces deux monstres, Eragan et Bagdr doivent leur survie à l’apparition de l’abbé qui ordonne aux Golems de s’arrêter. L’abbé n’a pas le temps de s’expliquer qu’ils découvrent à nouveau des runes inscrites avec du sang sur les murs. Après avoir neutralisé l’auteur de ces écritures, et une fois le capitaine Kevoram présent, l’abbé leur avoue toute la vérité.
À la suite de ces révélations, Eragan va être entraîné dans une spirale de violence. Ce jeune mage qui se désigne lui-même comme un sale gosse qui n’aime pas les règles va finir par utiliser la magie de façon inconsidérée, allant jusqu’à risquer de détruire bien plus que leur ennemi. Par chance, la séquence magique apparaît au garçon, qui arrive à lancer un sort inconnu. L’effet ne se fait pas attendre, le sort déchire le ciel et déchaîne des forces trop puissantes pour être maîtrisées, condamnant le nécromancien du nom de Kern’Aldëis à des tourments éternels.
Après un tel exploit, si Eragan était resté au monastère, l’ordre des Ombres lui aurait sans doute réservé une de ses cellules, ou l’aurait fait exécuter. C’est pour cela qu’il a disparu en même temps que le nécromancien, faisant croire à tous qu’il a été emporté avec sa victime. Aujourd’hui, il est libre de parcourir le monde, libre d’être un sale môme qui peut n’en faire qu’à sa tête. Il peut désormais tracer sa propre voie. Quant à ceux qui voudraient lui mettre une laisse ou lui expliquer quelles sont les limites à ne pas dépasser, ils peuvent bien aller se faire voir !