Vieux gobelin à la longue barbiche, qui ne se sépare jamais de sa coiffe de laine rouge. Aussi rusé qu’un renard des plaines d’Ourann, c’est aussi un conteur hors pair sachant tenir son auditoire en haleine. Des histoires, il en plein son répertoire, car il est le plus fidèle ami et serviteur du légendaire orc Yudoorm, surnommé aussi Silence.
C’est lorsque l’orc commence à se faire une petite renommée en tant que guerrier qu’il rencontre Freill, et devient par la suite son compagnon d’aventure. À l’époque, sa compagnie l’achète à un marchand d’esclaves du nord, pour qu’il devienne l’aide du guérisseur de la troupe. Il doit aussi faire office d’empoisonneur, chargé d’enduire les armes de toutes sortes de mixtures qui infectent les blessures. En fait, il se contente de chier sur les pointes de flèche. Car pour lui, on n’a jamais trouvé mieux que la merde pour saloper une plaie gratuitement.
Un jour où il défèque sur des flèches, Yudoorm le surpend. Il en rit tellement qu’il lui propose de devenir son second pour lui apprendre le métier. Freill peut ainsi frayer avec les guerriers orcs de la troupe. Alors que la compagnie se tient au sud d’Orkadia, une troupe de mangeurs de plaines les attaquent et la troupe d’orcs est décimée. À la suite de ces événements, Yudoorm rend sa liberté au gobelin, mais comme Freill n’a nulle part où aller, il suit Yudoorm vers les terres qui l’ont vu naître.
Là-bas, les deux lascars mènent une vie bien différente de celle des batailles, et lorsque le clan demande à l’orc de reprendre les armes pour verser du sang, il repart à contrecœur. Et, bien évidemment, Freill l’accompagne. Par la suite, ils se mettent au service de mercenaires, bataillant pour gagner or et cicatrices. Durant ces années, Freill devient un membre à part entière de la famille de Yudoorm qu’il considère comme un frère. Il se dégote même une gobeline pas trop vilaine avec qui il aurait bien fait des marmots si on ne lui avait pas coupé les couilles quand il était petit.
Il continue en parallèle à apprendre le métier de guérisseur et d’empoisonneur. Et lorsque Yudoorm reste passif pendant vingt ans sur l’île d’Irt’lortyss, il reste à ses côtés. Il le suit aussi quand il décide de se venger de l’homme coupable de son malheur. Freill guide la compagnie, sous la tutelle de Yudoorm, jusqu’à la citadelle des Écorcheurs. Là-bas, il est fait prisonnier par cette secte diabolique. Le Grand Maître des Écorcheurs veut l’utiliser pour faire chanter l’orc Yudoorm et ainsi l’empêcher d’attaquer leur forteresse.
Mais Freill choisit de se précipiter par-dessus un rempart plutôt que d’être utilisé comme moyen de pression sur son ami. Avant de se sacrifier, il crie aux autres orcs : « Silences !!! Ne vous mettez pas à genoux pour qu’on épargne ma vie ! Finissez-en avec ces bâtards ! Ou ma mort ne vaudra rien ! »
Après cette chute vertigineuse, tous le pense mort. Mais le vieux gobelin ne semble pas en avoir finit avec la vie.