Ses parents sont des elfes bleus. Sa mère, Lah’er, lui donne naissance un jour de chasse aux shargrens. Elle lui donne le nom de Gaw’er. Son père, Krur’er, est un des meilleurs harponneurs de son peuple. Comme tous les elfes bleus, il est élevé sur l’eau. À quatre ans, il sait grimper en haut d’un mât. À six, il est devenu un bon dépeceur de shargrens et à huit, son père commence à lui apprendre le maniement du harpon. Au même âge, Krur’er commence à s’inquiéter des crises de rage incontrôlables de son fils. À neuf ans, lors d’une visite à Port-Vogue, Gaw’er est repéré par un elfe noir du nom d’Hurn’yn qui l’emmène à la citadelle de Slurce pour qu’il y soit formé. Là, il rencontre son mester, le noble Varh’yn, qui lui conseille d’oublier ses attaches, car il est désormais un noir. Varh’yn le renomme Gaw’yn et durant de longues années, il subit l’impitoyable formation de la citadelle, devenant un jeune assassin prometteur. Même s’il ne lui révèle jamais ses sentiments, son maître semble extrêmement fier de lui, il le trouve rusé, sournois, élégant et vicieux : le candidat idéal pour devenir un Ar’thnen.
La curiosité va le mener à découvrir un des plus grands mystères des elfes noirs. Dans une salle secrète, il affronte son ancien professeur de nécromancie, Thur’yn, l’un des plus puissants et anciens mesters de la citadelle de Slurce. Il constate en même temps ce qui arrive aux elfes noirs qui survivent trop longtemps, ou qui ne consomment plus de feuilles de thnen. Ils se transforment en des monstres impitoyables à l’aspect draconique, perdant peu à peu tout discernement. Seule leur reste une rage incontrôlable. On les appelle les Murth’n Thuns ! Gaw’yn, attaqué par des Murth’n Thuns, s’en sort grâce à Varh’yn qui referme les portes juste à temps. À la suite de cet incident, sans perdre une minute, Varh’yn lui annonce qu’il est désormais un Ar’thnen et l’envoie seul pour une première mission dans la cité de Scarande. En l’éloignant de Slurce, Varh’yn lui sauve certainement la vie.
À Scarande, il rencontre son contact Scupulaude le hurleur, un elfe noir qui va l’aider à se fondre dans cette cité complexe. Car si Gaw’yn est doué avec les poisons, s’il maîtrise les dix-sept techniques de mort à mains nues et si le sabre et les dagues n’ont plus de secret pour lui… il n’a pas appris à peindre, dessiner, chanter… tous ces métiers enseignés lors de la dernière année à Slurce et qui permettent aux futurs Ar’thnens de s’intégrer parmi les humains en se créant une solide couverture dans une société qui ne doit rien savoir de la véritable activité des elfes noirs. Scupulaude lui confie sa première mission, assassiner la famille Su Glementes, pour le compte de la famille Su Mordral. Il devient le précepteur des enfants Su Glementes et organise l’assassinat de toute la famille. Il fait preuve d’une grande ingéniosité pour que le meurtre passe pour un tragique accident. Mais pour la première fois depuis son arrivée à la citadelle de Slurce, son instinct prend le pas sur son cerveau et il sauve la jeune Dyfeline Su Glementes, allant contre des années de conditionnement. Poussé par son attachement à cette jeune et noble humaine, il sait qu’à cet instant, il trahit la citadelle. Sculp’yn et Varh’yn le retrouvent et exigent de lui qu’il leur livre Dyfeline. Gaw’yn va s’empêtrer dans son mensonge, mais il sait très bien que si la jeune Su Glementes survit, c’est la réputation d’infaillibilité des elfes noirs qui sera remise en cause.
Gaw’yn, le tueur implacable et insoumis, va connaître l’amour, la haine et la vengeance… Il va voyager à travers les vastes continents des terres d’Arran, connaître le malheur et se laisser emporter par la rage. En s’élevant contre la citadelle de Slurce, il sait qu’il a signé son arrêt de mort. Il va devoir affronter l’élite des elfes noir et porter sa vengeance jusqu’à la citadelle. Le destin de Gaw’yn est sans précédent, ange de la mort, fléau des siens, il est ce héros de l’ombre que l’on craint et que l’on admire.