Robuste guerrier orc né au sud d’Aspen, à une époque où il y avait encore de nombreux clans qui vivaient à la lisière des grandes forêts. Son enfance n’est qu’une succession d’épreuves et de malheurs. Tout commence lorsque son père et une douzaine de guerriers du clan se rendent jusqu’à la tour pour récupérer deux gamins disparus. Personne ne rentrera jamais de cette expédition.
Après la mort de son père, sa mère l’abandonna, le conduisant au milieu des bois pour qu’il y meure. Mais le maître de la tour le trouva et ne le tua pas. Au contraire, il le recueillit et le nourrit et Gri’im n’était pas le seul orc dans ce cas, ils étaient des dizaines.
Le maître de la tour, aidé de l’orc O’ogur, forma les jeunes recrues pour en faire des armes et les força à s’entretuer. Il fit de Gri’im un maître de guerre, le général de ses armées. Il lui grava des symboles à même la peau. Il expérimenta sur son corps une magie qui aurait dû le tuer, comme elle en avait tué des dizaines d’autres avant lui. Pourtant, il survécut. La magie le renforça, le rendit plus résistant et doté du pouvoir de se régénérer au crépuscule. Pour son maître, Gri’im soumit les clans de la vallée et forma une armée.
Désormais, il pouvait exaucer les désirs de vengeance de son maître à l’encontre de la cité de Talhance. Car le maître avait un contentieux avec le roi de la cité et son sorcier : ils l’avaient chassé comme un chien et avaient ensuite tenté de le faire assassiner. Le maître s’était juré de revenir et de leur faire payer son exil. Gri’im était l’instrument de sa colère. Mais les choses tournèrent mal. Les rois des archipels se liguèrent contre eux et ils durent fuir. C’est alors que le maître, qu’il vénérait comme un dieu, les sacrifia pour couvrir sa fuite. Il brûla ses propres navires, obligeant ses hommes à combattre pendant qu’il regagnait le nord avec une poignée d’orcs. Les plus chanceux d’entre eux moururent ce soir-là. Les autres, comme Gri’im, tombèrent aux mains du sorcier de la cité qui pratiqua sur eux toutes sortes d’expériences dans l’espoir de s’approprier le savoir du maître de la tour blanche.
Durant trente années, Gri’im fut emprisonné. Pendant la journée, les instruments de torture de son bourreau le lacéraient et au crépuscule, sa magie lui permettait de se régénérer. Cela a duré pendant dix ou vingt ans. Après ça, le mage s’est désintéressé de lui et Gri’im a fini par s’échapper des oubliettes de Talhance. La torture, les privations et la solitude l’avaient profondément marqué. Le seigneur de guerre n’était plus qu’un vieil orc brisé animé par son seul désir de vengeance. Traqué comme une bête blessée, il finit par rentrer dans le nord. Il trouva refuge auprès d’une caravane qui se rendait à Aspen.
Gri’im a une particularité : lorsque le soleil se couche, la magie afflue en lui et son corps se régénère. Toutes ses plaies guérissent, seul reste un profond épuisement qui ne se résorbe jamais totalement. Pour Gri’im, c’est comme remettre quelques jetons sur la table, mais avec toujours les mêmes cartes foireuses en main. Son destin est de revenir dans le nord pour se venger, ou pour y mourir. C’est le désir de vengeance qui lui a permis de survivre, lui donnant un but. Sans quoi, il serait devenu fou. Une fois sa vengeance accomplie avec la mort du maître de la tour blanche, il aide les deux seuls humains rescapés de la caravane à fuir Aspen. Il leur demande juste une dernière chose, une fois traversé le pont qui enjambe la faille : le détruire !