Né elfe sylvain du clan des Sëvenn, fils du chasseur Gwervis, Ilaw est confié après la mort de sa sœur à son oncle Astaran, qui va l’élever à la dure. Sur le bateau d’Astaran, il est considéré comme un membre d’équipage comme les autres et personne ne lui fait de cadeaux. Durant son adolescence sur les océans, il apprend beaucoup de son oncle, qui lui dispense des leçons sur la politique, la géographie, quelques rudiments de langage humain et même nain et tout ce qu’il y a savoir sur la navigation... Il lui apprend aussi à se battre, mais pas comme l’avait fait son père Gwervis : il lui enseigne des bottes venues de tous les horizons. Il comprend vite que rien n’est trop sournois ni vicieux pour parvenir à remporter un combat.
Les saisons s’enchaînant, il en vient à oublier le chant de la terre, cette douce musique propre aux druides et aux sylvains. Il sent ce cavalier noir qui l’habite, qui alimente sa haine, son désir de tuer… Lors d’une mission qui tourne au fiasco, il se retrouve seul avec son oncle et fait face à une horde de goules. Lors du combat, son oncle se transforme à son tour en goule et, contre toute attente, Ilaw survit au combat.
Puis il part au hasard, sans autre but que survivre à la prochaine nuit. Mais un jour, il aperçoit Ora, la reine des sylvains, volant haut dans le ciel et il se met à la suivre de loin. Il finit par tomber sur un groupe qui lutte face à une gigantesque horde. Après une courte hésitation, il se jette dans la mêlée. Il sauve Loënyss, la sœur du maître de chasse, et sort le groupe de combattants d’un mauvais pas. Il se retrouve au sein d’une armée hétéroclite, endurcie au fil des combats, composée d’hommes, d’elfes, d’orcs, de nains qui combattent ensemble sous l’égide d’Ora, la reine des sylvains, et de son maître de chasse, Aslodel. La première bataille d’Ilaw au sein de cette grande armée dure une nuit entière.
L’automne se termine et l’hiver passe sans que les combats ne cessent… Le flot de goules ne se tarit jamais. Ilaw se distingue dans les batailles, il tue même un grand ver pesteux. Un jour, il finit par se faire déborder par ces monstres. Englouti par la multitude grouillante et affamée, il sent la mort venir. Il se réveille plus d’une douzaine de jours plus tard, étonné d’avoir survécu. La guerre est finie et Ora lui propose d’oublier sa colère et de rester vivre parmi eux. Sans l’exutoire des combats, il sent le cavalier noir en lui prendre de plus en plus de place. La belle Loënyss finit par l’embrasser et c’est ce jour-là qu’un groupe de trois elfes noirs retrouvent sa trace et lui révèlent qu’il est l’un des leurs.
Il choisit de fuir la forêt de Duhann, sachant que les noirs retrouveront sa piste sans peine. Sans la protection d’Ora, il n’a aucune chance de leur échapper et il s’en moque. Son chemin croise celui d’un vieux prêtre nain, Sriza, un exorciste du Temple, devenu un gardien des pierres. Ce dernier le prend sous son aile, essayant de lui faire comprendre sa nature profonde et l’encourageant à dominer son cavalier noir. Mais on n’échappe pas à la traque des elfes noirs. Finalement, Ilaw est confronté au plus grand choix de sa vie, se pardonner et lutter à chaque instant contre son démon, ou choisir la voie qui mène à la citadelle de Slurce. Car dans les ténèbres, tous les souvenirs se fondent et s’oublient.