La magie runique du capitaine Kevoram de l’ordre des Ombres n’est pas reconnue pour sa finesse ni pour sa subtilité, un peu à l’image du personnage. Il est le maître et professeur du jeune Eragan qui lui donne bien du souci : le garçon est une catastrophe ambulante, qui semble réfractaire à toute forme d’enseignement. D’ailleurs, à cause des frasques de son jeune apprenti, il se retrouve assigné avec son élève au monastère des Dranahn. Pendant un an, isolé de tous, il doit représenter l’ordre des Ombres et veiller sur les secrets que renferme le monastère, une sacrée punition en somme. Tout ça à cause d’une bêtise de son apprenti qui a mal tourné et qui a gravement blessé trois serviteurs de l’ordre. Mais finalement, ce poste censé être des plus ennuyeux va se révéler des plus intéressants.
Tout démarre quand un moine, Shamgo, le clerc qui devait prendre la succession de l’abbé, se met à écrire d’étranges runes tracées avec son propre sang. Tous les témoins peuvent sentir le pouvoir malsain qui émane de ces tracés. C’est à ce moment-là que Kevoram débute son enquête. Son indice le plus probant est une rune positionnée à l’envers par rapport aux autres. Mais l’enquête du capitaine se met vite à piétiner. Les runes gravées sur le corps du clerc par une seconde personne ne révèlent rien d’intéressant, pas plus que la suite incompréhensible peinturlurée sur les murs. Avec l’aide de son élève Eragan, et du nain Bagdr, il va réussir à dénouer cette affaire. Mais malheureusement il apprendra trop tard que le monastère est avant tout une prison qui maintient en stase les magiciens les plus dangereux des terres d’Arran. En tentant d’empêcher leur libération, Kevoran semble mortellement blessé, mais il reste envisageable qu’il ait survécu à ses blessures.