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« Sachez qu’entre la venue de l’elfe Fedath la méphitique et les discordes magiques des trompes de Sedania, il y eut une ère connue des chroniqueurs athéens au cours de laquelle des royaumes humains se répandirent à la surface du monde d’Aquilon. Un âge obscur et mystérieux empli d’un souffle épique dont les instants les plus insipides paraîtront un jour comme le théâtre de faits hautement héroïques. Un temps reculé que ne soupçonne même pas l’alchimiste le plus fou. C’est en ces temps que vint Kronan, orc du Mahalal aux cheveux noirs, au regard sombre, l’épée au poing ! Tour à tour voleur, pillard, tueur et roi, aux accès de mélancolie tout aussi démesurés que ses joies, il foula de ses sandales les trônes constellés de joyaux des terres d’Arran. » C’est ainsi que certains conteurs et troubadours le dépeignent, chantant sa légende, que ce soit dans la plus miteuse des gargotes assanides ou au palais des grands seigneurs des terres d’Arran. Il faut dire que ce farouche guerrier orc originaire du Mahalal est célèbre dans plusieurs régions des terres d’Arran. Ses aventures furent retranscrites et embellies par un chroniqueur rencontré il y a bien longtemps dans le temple des savoirs anciens de la porte des Dôls.
À une époque, il fut le capitaine de la reine d’Antarya dans le sud de l’empire assanide, ce qui lui valut bien des déboires. Une de ses aventures raconte comment il échappa à la mort, cloué sur une croix, brûlant au soleil, offert en festin aux rapaces affamés. Il fut sauvé par une crapule, un chef de pillards assanides, nommé le Rabba Karoslav, qui lui offrit de devenir son lieutenant. Un arrangement simple : pendant que ce dernier restait au camp à roupiller, boire, bouffer et baiser, Kronan devait diriger ses hommes pour continuer les pillages et l’enrichir, histoire que le Rabba Karoslav puisse profiter des bonnes choses de la vie.
Kronan accepta à une seule condition qu’au moment où il le déciderait, le Rabba lui laisse prendre sa revanche sur la reine Nawell d’Antarya. Pendant des mois, les richesses affluèrent et la meute de pillards s’agrandit considérablement. Jusqu’au moment où Kronan réclama sa vengeance et demanda au vieil alcoolique de tenir parole, ce qu’il ne fit pas, bien-entendu. Kronan le jeta alors hors de son propre camp, sans qu’aucun de ses hommes n’esquisse le moindre geste. À la tête d’une véritable armée, il finira par sauver la reine Nawell d’Antarya de sa jumelle maléfique, ainsi que de son terrifiant démon Raal-gur, avant de reprendre la route, avide de nouvelles aventures, car, comme il le dit si bien, il est né avec l’esprit de la tempête et la liberté dans les veines.