Nain, fils d’un maître de Forge, il est issu d’une famille nombreuse. Il n’était pas bon élève et plutôt maladroit un marteau à la main. Tout ce qui l’intéressait c’était battre la campagne avec ses amis et jouer des poings avec les pisse-laits du village voisin. Dès que venait l’heure des corvées ou des leçons, il se carapatait loin de la maison. Punitions et brimades semblaient glisser sur lui, comme une savonnette sur le joufflu d’une bavette. Mais quoi qu’il arrive, Orss gardait le sourire, cabochard certes, mais toujours bienveillant et affectueux avec les siens. On le trouvait soupe au lait et sa naïveté lui valut bien des écueils. Mais il s’en fichait, il n’était pas rancunier et tout ce qui comptait pour lui c’était de devenir un guerrier et voyager dans de nombreuses contrées.
Puis un jour, alors qu’ils avaient tendu un piège aux marmouses du village voisin, le traquenard dégénéra et plusieurs gamins faillirent y laisser leurs couennes. Pour couronner le tout ils provoquèrent un incendie qui ravagea une ferme et les champs alentours. Les amis d’Orss lui firent porter le chapeau et le pauvre marmouse devint la bête noire du village. Pour la première fois, il perdit le sourire ainsi que l’appétit, lui qui habituellement mangeait pour trois. Sa légendaire joie de vivre disparut et il s’échina à besogner durement dans les champs. Il était fort et ne ménageait pas sa peine, essayant d’aider au mieux le pauvre paysan qui avait vu sa ferme partir en fumée.
Le voyant malheureux et sachant qu’Orss ne fera jamais un bon forgeron, même pas un correct bombe ferraille, ses parents se résignèrent à l’envoyer chez un lointain cousin de l’ordre du Bouclier. Orss compris qu’il allait avoir la chance de devenir un cognard et il retrouva enfin le sourire. La séparation avec sa famille fut difficile, mais il touchait enfin son rêve du doigt. Le fameux oncle le prit sous son aile, le parraina pour entrer à l’école du Bouclier. Il fut formé à la dure et sa résistance et ses compétences martiales furent vite évidentes. Après ses classes, il devint officiellement membre de l’ordre du Bouclier et fut envoyé sur des champs de bataille lointains.
Là-bas, il combattît en première ligne, commandé bien souvent par des capitaines incompétents. Même s’il n’était pas le plus malin, il comprit vite les erreurs de ses officiers et tacha d’y remédier. Il finit par se mettre à dos son capitaine et se dernier fit de sa vie un véritable enfer. Orss fut dénigré, humilié et lorsque qu’on ne lui faisait pas racler les fonds de latrine, son capitaine l’envoyait seul en éclaireur dans l’espoir qu’il se fasse tuer. Après deux ans de calvaire il finit par mettre une raclé à son supérieur. Ce jour-là, toute la compagnie l’applaudit, mais Orss finit au trou durant de longs mois. Après ça, il refusa l’affectation qu’on lui proposa et quitta l’armée sans un regard en arrière.
Il se retrouva vite sans un sou et à part cogner et guerroyer, ses compétences restaient limitées. Pour trouver de quoi becter, il décida de combattre dans l’arène. Il se fit vite une jolie réputation, mais sa naïveté l’amena à faire de mauvaises rencontres. Repéré par la pègre locale, il se retrouva vite dans les emmerdes jusqu’au cou. Lors d’un combat truqué, Orss dû se laisser rosser avant d’avoir le droit de se coucher, encaissant des coups qui aurait tué bien des hommes. Pendant ce combat, le nain Gurdan recruteur de la Légion de Fer observait dans les gradins. Vers la fin, alors qu’il était plus mort que vivant, l’instinct d’Orss pris le dessus. Tant-pis pour les conséquences, il riposta et déchaina toute sa colère sur son adversaire, lui faisant mordre la poussière.
Son commanditaire furieux, accompagné d’une douzaine de margoulins, décidèrent de lui tomber dessus et d’en faire exemple. Mais c’était sans compter sur le nain Gurdan, bien décidé à en faire sa prochaine recrue. Il le sortit de ce guêpier, distribuant au passage une bonne volée de bourre-pifs. Par la suite Gurdan convainquit Orss de le suivre et de s’engager dans la Légion de Fer.
Dans la Légion, il réussit enfin à s’épanouir, même si l’entrainement fut difficile les premiers temps. Il devient un cognard aimé et respecté, celui qui redonne le sourire lorsque l’on croit que tout est perdu. Il est attentif à son prochain et agit parfois en véritable mère poule avec certaines recrues. Dans le feu des combats, Orss est le camarade que l’on a envie d’avoir pour couvrir ses arrières. Il s’est fait de nombreux amis, tel que Fey du temple ou encore Jorun de la Forge… Il est membre de la troupe de têtes brûlées de la Légion de Fer. Il devient aussi l’amant occasionnel de Fey et il finit par passer troisième capitaine après le départ de Jorun.
Lors d’une mission dans le désert du Katzan alors que les disputes entre lui et le premier capitaine Fey s’amplifient et qu’il semble bien s’être entiché d’elle, celle-ci lui annonce qu’elle ne l’aime pas et ne l’aimera probablement jamais. Fey, après avoir quitté la Légion, mettra au monde Sienn, l’enfant né de leur liaison et décidera de l’élever seule. Cela, il l’ignore, il serait sans doute un père formidable. Orss continu à faire une belle carrière et un tranchoir en main, il est toujours aussi redoutable. Si le seigneur Brum est l’âme de la Légion de Fer, Orss en est devenu son cœur.