Nain de l’ordre de la Forge, il est le seigneur de bataille le plus redouté de son époque. Des étendues glaciales du Nodrënn au désert de Katzan, son nom résonne à travers les vastes contrées des terres d’Arran, fléau pour certains, sauveur pour d’autres. Il s’est construit dans la colère, en opposition à un père qu’il n’a pas su comprendre, d’un ordre qui l’a rejeté et d’un peuple qui a fini par l’aduler. C’est l’amour de son père et surtout de la douce Enïme qui lui a permis de rompre avec cette rage qui le consumait. Mais à la mort de cette dernière, c’est grâce à cette même rage qu’il réussira l’impossible : il traversera le plateau de Phragg, le tranchoir à la main, et abattra le mal au cœur même de la citadelle maudite de Morgar’dra. Depuis, sa légende est à l’image de sa vie, une perpétuelle quête oscillant entre sagesse et folie, entre ombre et lumière.
Il est originaire du village de Boronn, élevé par son père, Ulrog le lâche. Ulrog est méprisé par son ordre, car il ne veut plus forger d’armes. Pourtant, il était l’un des plus grands maîtres de l’ordre de la Forge. Mais, pour des raisons secrètes en relation avec les sœurs de la loge de Vaha, il s’est retiré de la forge de bataille depuis des années. Le jeune Redwin n’a de cesse dans sa jeunesse de presser son père de lui apprendre à forger des armes. Devant les refus obstinés d’Ulrog, il décide de rejoindre son oncle Jarsen qui lui promet un apprentissage de guerrier et de forgeron. Rejeté par les écoles de combattants en raison de sa filiation, il grimpe à la dure les marches du succès. Après avoir démontré son courage et son habileté les armes à la main, il est invité à rejoindre l’école de la forteresse-État d’An-Abrar. Désigné champion de justice de l’ordre de la Forge à la suite de sa victoire dans l’arène, il accède à la notoriété après avoir été nommé, par le roi lui-même, seigneur des runes.
Suite à ses nombreuses victoires, il devient une célébrité au sein de son ordre, mais ne peut trouver la paix, entouré d’autant de violence et la relation avec son père étant la source de ses tiraillements intérieurs. À la suite d’un différend entre son ordre et un vénérable du Bouclier, il doit affronter le premier disciple du seigneur de bataille de son roi. Il fait alors face à un grand guerrier, équipé d’une arme et d’une armure qui remontent aux temps anciens. Mal préparé, encore enivré par l’alcool et les bavettes de la veille, il parvient, malgré ses envies suicidaires, à sortir vainqueur de ce combat.
La dépression qui s’ensuit lui permet de mettre un terme à ses excès. Seul l’appel du sang parvient encore à le sortir de sa léthargie. Son ultime combat, contre l’un des trois mages noirs qui ont déclaré la guerre à l’alliance de Danur, achève d’en faire une légende. Pour ce combat, il porte une armure, un heaume et une épée forgés par son père juste avant que ce dernier ne meure. Enfin en accord avec son passé, il chasse les démons qui l’habitent et réussit à trouver la paix intérieure. Il est alors adoubé seigneur de bataille par son roi, réalisant là son plus vieux rêve. Pourtant, il décline l’offre pour retourner sur ses terres natales avec celle qu’il aime, Enïme.
Il se retire du monde et se consacre à sa famille, désirant tenir la promesse faite à sa femme de ne plus jamais reprendre les armes. C’est un père aimant, il s’occupe de ses enfants, notamment de son aîné, Ulrog, talentueux, fort et intelligent. Il a plus de mal avec le benjamin, Jorun, désobéissant, au caractère de trollar. Même s’il leur enseigne l’art de la forge, il refuse de leur apprendre les runes de bataille, leur répétant sans cesse qu’il ne veut pas qu’ils fassent la même erreur que lui. Après un incident entre Ulrog et Jorun, quelque chose se casse définitivement entre le père et le fils. Redwin finit par confier Jorun à Gurdan, un ami qui est recruteur de la légion de Fer.
Des années plus tard, lorsque les tensions avec les mages noirs reprennent, Redwin décide de rester au village pour protéger ses habitants et sécuriser leur fuite vers la forteresse de Drem. Enïme refuse de le quitter et de s’enfuir avec les réfugiés. Malheureusement, c’est un massacre et Enïme meurt. Seul Redwin survit, mais au prix de lourdes blessures. On le soigne à la forteresse où son fils Jorun est établi. Après une nuit de repos, il échappe à la vigilance des gardes de la forteresse et prend le chemin de la vengeance. Seulement muni de sa première épée, celle qu’il a forgée avec toute sa rage, il se dirige alors vers Morgar’dra, l’antre des mages noirs, afin de finir le travail qu’il avait commencé des années auparavant.
Par la suite, dévasté par la mort d’Enïme, il s’exile en solitaire sur les terres de Lombardie, prêt à tout pour ne pas avoir à affronter le souvenir de la perte de celle qu’il a tant aimée. Vivant en véritable ermite au milieu des bois, il fait la rencontre du jeune Torun. Touché par son histoire, il finit par le prendre comme disciple et le protège, ainsi que sa sœur, des hommes du seigneur Reyvan. Accusé du meurtre de Fernmier par Reyvan qui désire de lui faire porter le chapeau de ses propres crimes, il se retrouve à devoir affronter la légion de Fer. Celle-ci le prend pour un nain fou, jusqu’à ce que son vieil ami Gurdan finisse par le reconnaître. De justesse, la petite Fann s’interpose entre Redwin et le seigneur Brum, alors que celui-ci s’apprête à lui porter un coup fatal.
Le combat le laisse inconscient, et lorsque lui apparaît sa bien-aimée Enïme en songe, il finit enfin par accepter le souvenir, accepter la douleur, réembrasser sa propre identité et le nain qu’il a été. En mémoire de ce qu’il a accompli à Morgar’dra et en hommage à son fils Jorun, le seigneur Brum efface son ardoise : il choisit de ne pas lui tenir rigueur des soldats de la légion qu’il a tués.
Redwin décide de s’en aller parcourir le monde, non sans avoir tenu sa promesse auprès de Torun et lui avoir enseigné une dernière leçon. Les années passent et Redwin vit en ermite, dans un coin reculé d’Yrlanie. Quand son ami l’humain Turin vient lui demander de l’aide, sa barbe et ses cheveux ont blanchi et il vit seul depuis très longtemps. Turin réussit à le faire sortir de sa réserve en lui rappelant que pour sauver les terres d’Arran, il a déjà rompu sa promesse de ne plus combattre. Le nain têtu finit par répondre favorablement à sa demande. Il rejoint la coalition qui s’est formée à Kastennroc sous la pulsion du roi elfe bleu Aamnon avec pour but de stopper la menace que représentent Lah’saa et son armée de goules.
Lorsque la rumeur de son arrivée traverse les rues de Kastennroc, un vent nouveau souffle sur la cité, comme une fontaine autrefois tarie qui se remet à couler à flots. L’espoir envahit tel un raz-de-marée les cœurs des Yrlanais comme ceux des elfes. Car aucun peuple, quelle que soit sa race, n’ignore le nom du nain qui massacra autrefois les mages noirs des plateaux de Phragg, Redwin le vainqueur d’Eldimor, le plus puissant des combattants. Jamais nain n’a été aussi célébré. Et lorsqu’il forge, le rythme et la percussion de son maillet emplissent la vallée. Chaque artisan se met à travailler à ce rythme et chaque combattant s’entraîne à ce même rythme. Malheureusement, lors d’une bataille épique, Kastennroc va tomber. Redwin survivra et suivra Aamnon avec une coalition comprenant notamment des rescapés de Kastennroc et l’armée des elfes blancs. Ils iront jusqu’à la citadelle de Slurce. Là, avec un petit groupe de héros, Redwin combattra Lah’saa.
Depuis ce jour, il paraît qu’on peut parfois apercevoir un nain solitaire à la crinière blanche et au tranchoir de feu qui parcourt le monde et les champs de bataille. Mais Redwin n’aspire qu’à une chose : se retirer du monde et tenir la promesse faite à sa défunte épouse.