Sages et immortels, les elfes blancs vivent coupés du monde, se cachant au cœur de leurs îles sacrées. Maîtres des dragons et maîtrisant les hauts arcanes de la magie, nombre d’entre eux vivent détachés de toute réalité matérielle. Mais certains se sont donné pour mission de préserver tout ce qui risque un jour de disparaître et agissent comme les gardiens de ce monde.
Il arrive qu’on les nomme elfes célestes, car ils chevauchent d’anciens dragons. On les confond même avec les elfes originels parce qu’à la suite du grand schisme, ils sont restés assez semblables à leurs ancêtres. Mais ceci est une erreur, car ce sont bien des races distinctes. Après le funeste événement qui scinda la civilisation elfique en de nombreuses ethnies, les elfes blancs reconstruisirent et peuplèrent certaines cités de leurs aïeux. Ils étaient à la tête de la plus grande civilisation elfique de cette époque. Pendant un temps, ils ont prospéré et évolué en harmonie avec les hommes. Véritable phare dans la nuit, arbitrant les conflits, ils prirent sous leurs ailes des peuples en périls… jusqu’au retour des Fléaux, créatures titanesques surgies du fond des âges. C’est avec le plus grand altruisme qu’ils s’exposèrent en première ligne pour sauver les terres d’Arran. Ils réussirent l’impossible, enfermant ces monstres dans le Monde Noir. Une fois scellé le passage menant à ce lieu obscur, les elfes blancs abandonnèrent leurs anciennes cités : ils s’établirent sur l’archipel entourant la porte du Monde Noir, où ils vivent encore de nos jours. Gardiens de la prison des Fléaux, ils tâchèrent d’en faire oublier jusqu’à l’existence. Peu à peu, ce peuple se fit plus rare, touché par un grave problème de natalité. Les siècles passant, ils se sont détournés du monde, regardant amèrement les nouvelles civilisations détruire ou s’accaparer les merveilles d’Arran.
C’est devenu une race prompte à juger, régie par des codes et des principes stricts. Elle est dirigée par un conseil de sages qui se querellent perpétuellement sur l’avenir. Deux factions s’opposent sans fin. Il y a les conservateurs, traditionalistes, qui désirent coûte que coûte préserver leur mode d’existence : ils ne veulent plus intervenir dans les conflits opposant les autres races, mais souhaitent vivre cachés, tombés définitivement dans l’oubli et faire ainsi perdurer leur civilisation. Puis il y a les réformistes, qui ont la certitude que l’inaction provoquera leur chute. Pour ces derniers, les elfes blancs doivent à nouveau imposer la crainte et le respect dans le cœur de leurs ennemis.