De toutes les races qui évoluent dans les vastes contrées du monde d’Aquilon, les hommes sont les plus nombreux. Contrairement aux peuples anciens, ils ne semblent connaître aucune limite à leur expansion. On peut dire aujourd’hui qu’ils dominent la plupart des continents. Cela s’est passé insidieusement, au fil des siècles, mais ce que l’on nomme humanité a spolié les autres races d’une grande partie des territoires. Nul n’est plus opportuniste que les feljs (hommes), ils sont capables de s’allier aux nains ou aux elfes puis, une saison plus tard, de pactiser avec les orcs pour anéantir leurs anciens alliés. Il est vrai que les elfes n’ont pas toujours été irréprochables envers cette jeune race. Un elfe du nom d’Yfass a dit un jour : « Les feljs ont une mémoire aussi brève que leur vie. » Et, en effet, la difficulté pour les elfes, c’est de se lier à un peuple aussi versatile et à l’espérance de vie si éphémère. Les pactes conclus avec les pères sont remis en cause à la génération suivante par les fils. Si on peut classer les elfes selon leurs couleurs, ou les nains selon leurs ordres, on peut faire de même avec les humains en prenant en compte la région dont ils sont originaires et à laquelle ils se sont adaptés. Un elfe blanc du nom de Meliatell a dit un jour : « Les hommes ne vivent que pour posséder. C’est à la fois une grande force et une terrible faiblesse qui fait d’eux des conquérants autant que des voleurs. »