Vaste région boréale cernée par la Banquise et l’océan. Ce territoire est à l’image de ses habitants, rude et pugnace, parfois accueillant, souvent belliqueux. Il est parcouru du nord au sud par le fleuve Lerinn, qui traverse les trois grandes régions du nord que sont le Nodrënn, la Borduria et la Banquise, et traverse également plusieurs grandes villes telles que la tristement célèbre cité de Cadanla, qui est l’une des premières victimes des hordes de goules menées par la nécromancienne Lah’saa. Les cités et les nombreux villages disséminés un peu partout sont majoritairement fortifiés et, la plupart du temps, sous la coupe d’un seigneur local ou d’un chef élu. Les bâtiments sont austères mais toujours fonctionnels. Le climat est marqué par un long et rigoureux hiver où les avalanches et les chutes de neige isolent souvent les familles durant de longs mois. Les nuits peuvent paraître interminables et le froid vous pétrifie sur place. Les gelures et les risques d’hypothermie sont fatals aux aventuriers mal préparés. Tout comme les prédateurs qui guettent, tapis dans l’ombre, notamment les ours bruns, les jewghars, les loups, parfois même les ours polaires géants et les immenses trolls de glace qui quittent la Banquise pour s’aventurer plus au sud en quête de nourriture.
Au cours du printemps, le dégel provoque la formation de lacs et de marécages souvent infestés par des nuées d’insectes, mais il révèle aussi de splendides territoires aux aspects bucoliques. L’environnement y est changeant : forêts de conifères, steppes boisées, tourbières, plaines, collines et montagnes sont ponctuées de mares, lacs et rivières qui se succèdent au gré des lieux.
Les rivages du Nodrënn sont parsemés de villages de pêcheurs, même s’ils sont plus nombreux au sud, où le relief est plus doux. En effet, au nord, les immenses chaînes côtières qui plongent dans l’océan, ainsi que les fjords, icebergs et autres écueils, rendent cette activité plus difficile, mais pas impossible. C’est un territoire hostile, dont les principales ressources viennent des animaux chassés dans la toundra, de la pêche, de la coupe de bois, des mines et des grandes carrières de pierre qui ont permis d’édifier d’immenses cités fortifiées.
Majoritairement peuplé d’hommes, on y dénombre aussi plusieurs communautés d’elfes, de semi-elfes, de gobelins ou d’orcs. Concernant ces derniers, ils ont tendance à migrer plus au nord en Borduria, à la recherche d’un territoire vierge de toute présence humaine.
Pour les déplacements, lorsque la saison le permet, les Nodrënns utilisent essentiellement des chariots tirés par de solides canassons de race rustique, massive, supportant de très fortes amplitudes thermiques grâce à la graisse accumulée en période automnale. Mais lorsque l’hiver surgit et recouvre toute la région d’une épaisse couche neigeuse, les êtres assez fous ou courageux pour se déplacer utilisent des traîneaux qui peuvent être tirés par diverses créatures endémiques à cette région, notamment des ours polaires domestiqués.
Importante cité fortifiée du Nodrënn située sur le cours du fleuve Lerinn. Lorsque vient la période du dégel, c’est une étape inévitable pour celui qui veut se rendre dans les deux autres régions plus au nord via le fleuve Lerinn. C’est la dernière grande cité de la région où l’on peut s’approvisionner avant de rejoindre la cité d’Aspen en Borduria. La ville est connue pour fournir et transformer différentes matières premières, mais elle laisse à d’autres le soin de distribuer ses marchandises sur tout le continent et reste donc dépendante des marchands et exportateurs extérieurs. Lorsque l’on se rend à Cadanla, il est indispensable de faire étape dans la fameuse auberge “Au cochon grillé”, connue pour les délicieuses cassolettes du chef Loury. La ville possède aussi sa propre flotte et une garnison de solides gaillards : des soldats Nodrënn expérimentés. Car Cadanla a une triste histoire avec les orcs de la région, qui ont mené de nombreux raids contre ses murailles, ainsi qu’avec des pirates venus du sud via le fleuve, qui ont tenté parfois de piller la cité.
Lors du dernier recensement, sa population comptait 6 000 âmes, majoritairement humaines. On note qu’une communauté de semi-elfes subsiste aussi entre ces murs, vivant pauvrement dans le quartier nord de la ville, appelé le Ghetto. Ils travaillent généralement dans l’abattoir, surnommé le « Four », un lieu construit par leurs pères pour nourrir tout Cadanla. On dit que l’odeur des excréments, la vue du sang et le goût de viande pourrie vous envahissent la bouche dès que vous y pénétrez. Les semi-elfes de Cadanla se sont plus ou moins intégrés, réussissant même à se fédérer. Le dernier régent en date à avoir administré la cité est un homme du nom de Dunngov, conseillé par ses deux frères, le sage Alfgaard et Sigrunn.
Sigrunn est connu pour être un petit despote, qui exploite, trompe et ment. Il construit sa fortune en exploitant le labeur des semi-elfes et n’hésite pas à les sacrifier. Lorsqu’il prend la décision de boucler le « Four » pour empêcher la propagation d’une épidémie qui touche les différents cheptels, il enferme en même temps la centaine de semi-elfes qui travaillent au contact des bêtes, les condamnant à une mort certaine.
Mais tout cela s’est passé avant que tombe la cité de Cadanla, seconde victime des hordes de Lah’saa, lors du début de la guerre des goules. Les remparts de la ville céderont, ne laissant que des rues vides et désertiques, faisant de Cadanla, à l’instar d’Aspen, une ville fantôme. La population n’aura pas le temps de se réfugier dans les grottes d’Uskahar, un réseau de tunnels non loin de la cité où les gens peuvent normalement se mettre à l’abri du danger. Changé en goules, le peuple de Cadanla viendra grossir les rangs de la funeste armée de la nécromancienne. Depuis, du temps a coulé sous les ponts et on imagine bien que Cadanla cherchera à restaurer sa splendeur passée, comme beaucoup de villes et villages du Nodrënn.
Cité édifiée sur un vaste promontoire de la côte sud du Nodrënn et dont les ramifications s’étendent le long du rivage. Cette splendide ville portuaire, riche selon les standards du nord, est la plus méridionale de ces contrées. Ses murs d’enceinte sont impressionnants, à l’instar de ceux des grandes cités telles qu’Aspen ou Cadanla, et elle possède un grand port avec un accès fortifié à l’océan. Gambrainn est réputée pour son emplacement stratégique, ses phares, ses échoppes et ses chantiers navals célèbres dans toute la région. C’est une étape obligatoire pour beaucoup de marchands, colons, orpailleurs et explorateurs qui souhaitent se rendre sur le continent le plus nordique des terres d’Arran. Un nombre important d’armateurs ont établi un comptoir commercial à Gambrainn, contribuant ainsi à sa richesse.
Lors de la guerre des goules, après avoir massacré ou transformé la plupart des gens de Gambrainn, la nécromancienne et son armée de morts s’établirent un moment dans la ville. C’est le temps qu’il fallut pour qu’un dénommé Lothar, grand armateur de la cité, aidé par une poignée de survivants, lui construise cent navires et lui fournisse les équipages pour transporter son armée et ses machines de guerre. Pour cela, Lah’saa mit ses goules pouvant travailler jour et nuit à la disposition de Lothar. Lothar était un homme pragmatique et il négocia avec la nécromancienne, lui disant qu’elle pouvait bien le tuer, le torturer, mais qu’une seule chose le motiverait : l’or ! Malheureusement pour ce cynique armateur, il n’eut pas le temps de profiter de son or car, une fois la construction de la flotte terminée, Lah’saa le transforma en goule.
Gambrainn ne restera pas bien longtemps une ville fantôme, car elle est essentielle pour de riches familles de marchands et d’armateurs des terres d’Arran, qui ont besoin de cette ville pour continuer à prospérer. Et puis son port et sa position géographique lui assurent une attractivité indéniable, indispensable aux Nodrënns. Mais un malheur n’arrivant jamais seul, alors que Gambrainn termine de panser ses blessures, un immense tsunami vient ravager la cité.
Rares sont ceux connaissant véritablement l’emplacement de ce mystérieux territoire. Probablement situé à l’extrême nord-est du Nodrënn, c’est un lieu étrange et invraisemblable au cœur d’un enfer blanc, dissimulé par une vaste chaîne de montagnes aux neiges éternelles. Ashänn est une forêt presque tropicale, un lieu sacré, véritable paradis terrestre où les affres climatiques de la région n’ont aucune emprise. Il y a des siècles de cela, l’elfe blanc Fall en fit son sanctuaire, un refuge où il conduisit des créatures en danger ou au bord de l’extinction, notamment une meute de centaures. Mais Ashänn renferme un funeste secret : un reliquaire perdu depuis bien longtemps, prisonnier des entrailles de cette forêt. Il se meut sous terre dès que des mains ou des outils creusent le sol pour le trouver, grâce à de puissants sortilèges millénaires.
À l’origine, le mage Slovtan et les hauts-elfes blancs ont donné vie à ce bout de glace et créé ce sanctuaire pour y enterrer les reliques d’une puissante nécromancienne afin que nul ne les retrouve jamais. Du plus petit brin d’herbe aux plus épaisses racines d’arbre, tout ici contribue à cacher les ossements d’une elfe noire qu’on appelait autrefois Lah’saa. Cet endroit est censé préserver à jamais les restes d’un cadavre, car il y a des morts dont nul ne souhaite le retour.
Mais cette magie finit par s’étioler et, lors d’une expédition, le protégé du régent Helyas de la cité d’Aspen en Borduria, un dénommé Léonan, découvre cet endroit improbable. Il y entreprend des fouilles et creuse longtemps, très longtemps, finissant par trouver un coffre ornementé d’une beauté sans pareille, coffre renfermant les fameuses reliques de Lah’saa, qu’il ramène à Aspen. C’est ainsi que, sans le savoir, il libère l’un des plus grands fléaux des terres d’Arran. Le corps de Léonan servira de premier réceptacle à la nécromancienne avant qu’elle ne passe dans le corps du régent Helyas et ne débute la fameuse guerre des goules.
Aujourd’hui, les sortilèges protégeant Ashänn ayant certainement disparu, il est probable que le sanctuaire vert ait été totalement enseveli sous une épaisse couche de glace.
Situé à l’extrême nord-ouest du Nodrënn, Yersföll fut autrefois le domaine du seigneur Roksen. C’est son fils aîné Enash qui en hérite suite au décès de son père, empoisonné secrètement par le gobelin Renifleur. On suppose qu’à la mort des deux seuls héritiers de Roksen, c’est la veuve d’Enash, héritière des Crelljen, qui devient la nouvelle maîtresse de ce vaste domaine. Les hommes qui vivent dans ces contrées sont des gens simples, robustes et rudes. Il faut plusieurs semaines de marche pour traverser d’un bout à l’autre la seigneurie. On y trouve la forteresse de Yersföll, siège du pouvoir familial, mais aussi plusieurs villes et villages reculés qui sont totalement isolés lorsque l’hiver vient et recouvre de son épais manteau neigeux toute la région, gelant en profondeur le moindre accès à l’eau.
Mais à l’arrivée de l’été, la fonte des glaces laisse apparaître de belles rivières poissonneuses, des chutes d’eau en pagaille, de grands lacs et de majestueuses forêts où le gibier abonde, notamment dans les bois du Nyortapp où résidait un vieil empoisonneur spécialisé dans l’aconit. Ce domaine est parsemé de cols et de vastes massifs montagneux qui semblent s’élever jusqu’au ciel.
À la frontière nord, il y a les montagnes du col de Bivesh dont les grottes font l’objet de tristes légendes, situées au cœur des monts glacés du nord, peuplées d’hommes considérés comme arriérés par les citadins du sud. Les conditions de vie sont si difficiles que seuls ceux qui y naissent sont capables d’y survivre. On raconte qu’un supposé fantôme hante ces lieux et aurait raison de ceux qui ont le malheur d’emprunter ce chemin. En réalité, c’est là que se trouvent les grottes renfermant un trésor elfe d’une grande valeur, mais aussi les fleurs de moriatis qui rendent fou quiconque boit l’eau dans laquelle elles infusent. C’est dans ces lieux souterrains que le gobelin Renifleur restera enfermé pendant toute une année, à la demande de son maître humain Nyrrad, suite à la disparition d’un nombre important d’hommes dans les montagnes. C’est dans ces mêmes grottes que Renifleur renouera avec ses instincts de gobelin, vivant dans l’obscurité et se nourrissant de chauves-souris. Le génocide des hommes du clan du seigneur Enash, victimes d’un stratagème machiavélique pensé par un gobelin avide de vengeance, aura lieu dans ces tunnels.